Les Lutins du Père Noël ont aussi le droit à la QVCT !

/

En cette période festive, on oublie trop souvent les conditions de travail du personnel du Pôle Nord, qui s’implique pourtant ardemment – dans l’ombre et tout l’année durant – pour assurer la bonne distribution des cadeaux, la nuit du 24 au 25 décembre. Tout ça pour que leur boss en récolte tous les lauriers.

C’est pourquoi, l’équipe EV3 a souhaité leur dédier ce post, qui rappelle utilement (et avec humour) les impacts potentiels des facteurs de risques psychosociaux sur la santé psychique et mentale des travailleurs, tout lutin qu’il soit.

 

Pic d’activité en décembre : Gare à la surcharge !

La littérature scientifique regorge d’études ayant démontré l’impact d’une charge de travail excessive sur la santé des gobelins. Le risque est encore plus grand lors des périodes de « pics » d’activité, associant un volume de travail élevé et un temps d’exécution réduit, pouvant engendrer du stress et des troubles associés (anxiété, troubles de l’humeur, troubles cardio-vasculaires…).

L’accélération des rythmes de travail est aussi un risque pour la sécurité : l’observation des règles de sécurité pouvant être sacrifiée au nom du respect du planning de l’Avent.  De même, de nombreuses études menées auprès d’humains adultes et enfants, ont montré que la pression temporelle augmentait la difficulté autant que la pénibilité du travail, en plus d’engendrer des risques d’erreurs ou d’oublis avec, en bout de chaine, des enfants effondrés de ne pas avoir reçu « tous les beaux joujoux qu’ils voyaient en rêve » (et des parents manifestement désœuvrés…).

Assurer la bonne régulation de la charge de travail exigera, de la part du Père Noël, d’adapter le travail au Lutin (et non le Lutin au travail…), en prenant en compte les contraintes liées à l’organisation et aux conditions de travail (s’effectuant, qui plus est, dans un froid glacial), ainsi que les fluctuations quantitatives et qualitatives des listes de cadeaux, sur le travail (presque)réel.

 

Pour être performant, pensez au repos !

Sachant compter sur le dévouement et le professionnalisme des Lutin.e.s, le Père Noël pourra être sûr qu’ils ne rechigneront pas à la tâche, se montrant même disponibles pour faire des heures supp’, si nécessaire. Toutefois, il devra garder à l’esprit que plusieurs travaux de recherche ont souligné les effets néfastes de l’extension des horaires de travail sur la santé, mais également sur la performance globale. En effet, au-delà des impacts sur l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée, l’extension des horaires professionnels peut mener à une perte d’efficacité, voire même à des phénomènes de présentéisme pouvant aller jusqu’à un risque d’épuisement professionnel ou burn-out, engendrant dans tous les cas une perte de productivité et une diminution de la performance.

A ce titre, il est bon de rappeler que la durée de travail « effectif » durant laquelle un.e Lutin.e est à la disposition du Père Noël et se conforme à ses directives , sans pouvoir vaquer librement à ses occupations personnelles , ne doit pas dépasser la durée maximale de 10 heures par jour (sauf dérogations) ; et que la durée de travail effectif hebdomadaire ne doit pas dépasser 48 heures sur une même semaine – ou la moyenne de 44 heures par semaine sur une période de 12 semaines consécutives (sauf dérogations). De même, un temps de pause d’au moins 20 minutes doit être accordé à chaque Lutin.e, dès qu’il/elle a travaillé 6 heures. Enfin, d’une manière générale, les Lutin.e.s doivent pouvoir bénéficier d’un repos hebdomadaire d’au moins 24 heures.

 

Travail de nuit : Limitez les cookies !

Un conseil au Père Noël lors de sa tournée de distribution : plusieurs recherches ont en effet montré que, même à court terme, le travail de nuit pouvait engendrer des troubles du sommeil, ainsi qu’un risque de déséquilibre nutritionnel et de troubles digestifs. A long terme, les études épidémiologiques s’accordent sur le fait que le travail de nuit provoque une sur-fatigue, une usure prématurée de l’organisme (accentuation des risques coronariens et cardio-vasculaires) ainsi qu’une augmentation des risques de surpoids et d’obésité.

 

Et la cerise sur la bûche : Valorisez le travail des Lutin.e.s !

Bien qu’ils/elles s’affairent activement tout au long de l’année, les Lutin.e.s ne récoltent que trop peu les louanges des enfants et parents pour lesquels ils ont si durement travaillé… C’est au contraire le Père Noël qui est le premier remercié… Or, selon la théorie de l’équité, un manque de reconnaissance et de valorisation des efforts consentis par un individu peut engendrer un sentiment d’injustice, favorisant tour à tour la dérégulation du travail, l’apparition de tensions interpersonnelles, et in fine, l’émergence d’un vécu de mal-être au travail (stress, plaintes…). Alors, Père Noël : pensez à valoriser vos équipes !

 

Bonnes fêtes de fin d’année à toutes et tous !

Bonne année 2023 !

Et surtout, bonne santé (au travail, notamment) 😊

 

Partager